Le thé dans la littérature japonaise
Le thé
n’a pas l’arrogance du vin, l’individualisme conscient du café,
l’innocence
souriante du cacao. Kakuzo Okakura
Le thé est profondément
ancré dans la culture japonaise depuis des siècles. Au départ utilisé
uniquement comme médecine, il devient rapidement un rituel ancré dans les mœurs
des habitants, autant paysans que nobles. Le thé est même présent dans le
vocabulaire japonais à l’intérieur d’expressions telles que «il est en manque
de thé» ou encore «Ce dernier a pris trop de thé»[1],
signifiant qu’une personne est trop stressée ou, au contraire, ne l’est pas
assez. Bref, le fait est que le thé
n’est pas une simple infusion pour les Japonais, c’est un art qui a influencé
toute une culture, de l’art de la poterie à l’art des fleurs[2].
Il est possible d’ailleurs de déceler cette importance à travers la littérature
japonaise.
Le thé
fait partie de ces sujets récurrents souvent abordés, ou tout du moins
mentionnés, dans les romans. Que ce soit en parlant de la cérémonie du thé ou
encore de sa culture, de nombreux livres ont traversé les âges et font
maintenant partie du patrimoine culturel du Japon. L'oeuvre d'Inoué, Le maître de thé (1991)
et celle de Kawabata, Nuée
d'oiseaux blancs (1968) en sont de probants exemples. Grâce en
partie à ce roman, Kawabata remporta le prix Nobel de littérature en 1968 et il
fut ainsi le premier écrivain d'Extrême-Orient à remporter cette récompense
réputée. Inoué ne jouit certes pas d'une réputation internationale comme celle
de Kawabata, mais il est tout de même un des écrivains les plus connus dans son
pays grâce à son roman Le
Fusil de chasse qui lui valut la plus haute récompense littéraire
au Japon, le prix Akutagawa. Le
maître de thé, livre au style épuré reflétant les principes zen de
l’esthétique spirituelle du thé, décrit la quête d’un moine nommé Honkakubo
cherchant à découvrir la vérité sur le suicide de son défunt maître, Rikyû, un
des plus grands maîtres de thé de tous les temps. Le récit se déroule à la fin
du 16e siècle tandis que l’histoire de Nuée d’oiseaux blancs
prend place au milieu du 20e siècle. Cette œuvre plus contemporaine
écrite par un auteur réputé relate la vie d’un jeune homme, Kikuji, tombant
amoureux de la maîtresse de son défunt père lors d’une cérémonie de thé.
Cependant, cette dernière meurt subitement, laissant sa fille, Fumiko, et
Kikuji s’éprendre l’un de l'autre.
Ce travail analysera différents aspects dans la littérature à
travers lesquels l’on perçoit l’influence de l’art du thé. Tout d'abord, il
sera évoqué le rôle de la cérémonie du thé dans les codes sociaux, établissant
des liens entre le thé et les relations sociales des personnages dans les deux
œuvres. Par la suite, il sera expliqué ce qu’est l'art du thé, comment est décrit ce rituel
dans les deux œuvres et quelles sont les divergences entre les points de vue
apportés sur l'art du thé par Inoué et Kawabata. Enfin, la thématique de la mort
étant un sujet fréquemment abordé dans la littérature nippone, ces deux romans
seront analysés afin de tenter de comprendre le lien entre le thé et cette
thématique dans les deux œuvres.
1. Le rôle de la cérémonie du thé dans
les codes sociaux
La cérémonie du thé est
un élément ancré profondément dans les coutumes du Japon. À travers les époques,
son rôle a pris de plus en plus d’importance jusqu’à ce que graduellement ses
fonctions dans la société soient redéfinies[3]. À partir du moment où le thé est entré
dans les mœurs de ce peuple, vers le 15e siècle[4].
Tous, hommes, femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres, avaient accès à ce
rituel zen. Au départ, une cérémonie du thé pouvait ne comporter qu’un seul
invité et il n’y avait que rarement plus de quatre personnes. Toutefois, avec
le temps, ces cérémonies se sont popularisées et il est maintenant plus rare de
participer à ce rituel en tant qu’unique invité[5].
En soi, la cérémonie du thé encourage
toute personne souhaitant réaliser cette expérience unique. Une norme est
d’ailleurs établie que tous, étranger ou Japonais, possèdent le droit de
participer au rituel s’ils manifestent le désir d’y être présent. On peut toutefois
croire que cette norme fut établie au cours des années, car au temps des grands
maîtres de thé, au XVIe siècle, il n’y avait que certains élus qui étaient
honorés d’une invitation à une cérémonie de thé présidée par de grands maîtres,
car ils affectionnaient particulièrement leur tranquillité et leur isolement[6].
Certes, le théisme est un art des
plus répandus au Japon, cependant il n’est pas pour autant dépourvu de sens
pratique. Ce n’est pas pour rien qu’il a connu un essor dans le XVIe siècle,
époque de grands bouleversements où le pays était sans cesse en guerre. En ces
temps, les cérémonies de thé servaient de terrain neutre entre deux clans ainsi
que de cérémonie où les discussions politiques pouvaient avoir lieu dans un
décor pacifique[7].
Le thé et la société dans le roman
d’Inoué
Effectivement, on se rend rapidement
compte en lisant Le maître de thé qui se déroule au XVIe siècle que les
cérémonies décrites par le narrateur étaient utilisées à des fins diplomatiques ou du moins contemplatives.
Ainsi, s’il s’agissait d’un rituel de thé contemplatif où la méditation était
de mise, le maître de thé se trouvait entouré de disciples moines et si c’était
à des fins diplomatiques, la clientèle
se composait surtout de samouraïs, marchands et nobles.
Le Maître de thé de Yasushi Inoué |
Cette dernière option est souvent
nécessaire entre les samouraïs et les empereurs de l’époque. Comme le
roman Le maître de thé
l’illustre, le maître de thé est utilisé comme une sorte de médiateur entre
différentes parties qui se font la guerre. Cette cérémonie du thé possède même le nom de «thé de l’époque
de guerre»[10].
Le maître de thé devant faire preuve d'impartialité, il tente de trouver un
accord entre les deux parties ou tout du moins de détendre l’atmosphère. Cette
technique fut utilisée dans le maître de thé, lorsqu’une bataille
faisait rage à Odawara. «À Hakone [endroit situé à Odawara], mon maître était
très occupé. Le Taïko Hideyoshi venait tous les jours ; d’autres hommes
importants aussi»[11]. Ces hommes importants discouraient au sujet
de la guerre entre eux et le thé était un endroit neutre qui les relaxait. Il
existe d’ailleurs une norme qui stipule qu’aucune arme ne doit entrer dans le
salon de thé au risque de le souiller[12].
Cette norme ne fait que renforcer l’idée que le salon de thé représente un
endroit neutre et pacifique où il n’y a de place que pour la discussion, la
méditation et la réflexion.
Être un homme de thé dans la société
japonaise signifie bien plus que d’être une personne sachant préparer un thé
raffiné. Un homme de thé peut en de rares occasions être qualifié de maître,
mais lorsque cela arrive, s’ensuit un respect que toute caste dans la société
honore. Être un maître de thé signifie posséder une forme de sagesse et c’est
pourquoi ils sont tant appréciés non seulement en tant que médiateur, mais
également en tant que conseiller[13].
Dans le livre de Yasushi Inoué, Rikyû a influencé de nombreuses vies et l’on
peut même dire qu’il a influencé la cérémonie du thé elle-même. Cette influence
se remarque à travers le respect qu’éprouvent tous les personnages rencontrés
par Honkakubo. «Je suppose que Monsieur Sôji se demandait si lui-même pourrait
atteindre le niveau auquel était arrivé Maître Rikyû […] Il était sans doute
rempli à la fois d’espoir et de respect»[14].
Monsieur Sôji, un disciple de Rikyû, a cherché à atteindre le niveau de Maître
Rikyû, lequel a transformé le style de la cérémonie du thé en un rituel simple
et sain. Ce respect ressort également dans les rencontres du personnage principal
avec les autres hommes qui ne parlent qu’en termes élogieux de son défunt
maître, Rikyû. Monsieur Tôyôbô, moine ayant connu Rikyû de son vivant, décrit
cet émerveillement «Ah! Le thé de Monsieur Rikyû était extraordinaire!»[15].
Les points d’exclamation montrent ici le ton fervent employé par Tôyôbô, car ce
dernier éprouvait un très grand respect pour Rikyû. Ce respect ressurgissait
même sur les proches de ce grand maître de thé, et donc sur Honkakubo lui-même,
qui fut le disciple de Rikyû durant vingt années. Lorsque ce premier décida de
quitter le monde du thé, il n’avait pas réfléchi aux moyens dont il
subviendrait à ses besoins, mais grâce à la renommée de son maître, de nombreux
commerçants vinrent lui demander son opinion quant à certains ustensiles et
autres objets nécessaires dans une chambre de thé, lui permettant de réussir à
survivre honorablement. Le respect qu’évoquent les maîtres de thé dans toute la
société est également dû au renoncement de soi. Être un maître de thé demande
une pratique de tous les jours, chaque minute de sa vie doit être consacrée au
thé. Rikyû est l’unique homme, dans l’œuvre d’Inoué, qui atteint cet état où
ses moindres gestes et pensées sont orientés vers la voie du thé.
Le thé et la société dans le roman de
Kawabata
Pour la cérémonie du thé, de
nouvelles fonctions sont également identifiées à travers le récit de Nuée
d’oiseaux blancs de Kawabata, dans lequel l’action prend place au début du
20e siècle. Il a été dit précédemment que les cérémonies de thé, au
fil des années, se sont ouvertes à tous, étrangers autant que Japonais. L’effet
de cette tendance est perceptible dans le roman de Kawabata lorsque deux femmes
non invitées (et non désirées) se joignent à la cérémonie de thé initiée par
Mme Kurimoto. Cette cérémonie avait pourtant un but bien défini et
regroupait un groupe de femmes au milieu desquelles Kikuji faisait figure
d’invité d’honneur.
Nuée d'oiseaux blancs de Yasunari Kawabata |
Les intentions de ce professeur de thé
qu’est Chikako transforment le rituel du thé. Ce n’est plus un endroit neutre,
cela devient une cérémonie de rencontre tentant de mettre en valeur les deux
parties afin qu’une appréciation réciproque se crée. Même l’éclairage est pensé
de façon à mettre en valeur les acteurs de la scène. Chikako a délibérément
choisi d’éclairer la pièce afin de bien mettre en valeur la beauté de Mlle Inamura. «Dans cette
transparence, beaucoup trop claire évidemment pour une chambre de thé, la fleur
de sa jeunesse resplendissait»[17].
Cette métaphore en dit long sur l’effet bénéfique que possédait la lumière de
la chambre de thé sur la beauté de Mlle. Inamura. Chiakako remplit un rôle
d’entremetteuse, mettant tout en œuvre afin d’attirer Kikuji et Mlle Inamura à
s’attacher l’un à l’autre, que ce soit par attirance physique ou par intérêt,
car elle veut absolument marier Kikuji à une femme respectable.
Afin de bien comprendre tous ces
liens qui relient les personnages entre eux, il faut expliquer les relations
différentes, toutes influencées par le thé, entre chaque personnage. Il y a
évidemment Kikuji qui est le noyau central de tous ces personnages. En prenant
en compte le fait qu’il connaît depuis son enfance Mme Chikako, la professeure
en l’art du thé, on peut considérer que les coutumes de la cérémonie du thé
font partie de sa vie depuis cet âge. Le thé fut la raison donnée par Mlle
Kurimoto Chikako afin de réunir Kikuji et Mlle Inamura. De plus, le thé crée un
lien entre lui et son père. Non seulement il rencontre les deux anciennes
maîtresses de son défunt père, Mme Otta et Chikako, à une cérémonie de
thé, mais en plus il nourrit de nombreux souvenirs où père et thé sont reliés,
car ce dernier était un collectionneur et un amateur de thé. «Cette tasse, que la
jeune fille avait à présent posée devant elle, Kikuji se la rappelait, en
effet, fort bien. Son père aimait à s’en servir […]»[18]. Même les ustensiles rappellent M. Mitani, le
père de Kikuji.
Chikako a, quant à elle, un lien très
étroit avec le thé. Premièrement, ces séances de thé constituent son
gagne-pain. C’est également en tant que professeure de thé qu’elle a réussi à
se glisser dans les proches de la famille de M.Mitani. Elle se sert du thé
comme raison pour obtenir ce qu’elle désire. Lorsqu’elle souhaite que Kikuji
revoie la jeune Mlle Inamura, elle s’inspire du thé afin de les réunir : «
C’est aussi d’elle que vient l’idée de vous recevoir dans ce pavillon de thé.
/Elle m’a dit que c’était l’anniversaire de la séance de thé de votre père»[19].
Se trouvant comme justification qu’elle désire uniquement marier deux jeunes
gens, elle brave les règles de la politesse et force la main à Kikuji en
invitant sans son accord la prétendante.
Mlle Inamura considère le thé plutôt
comme une obligation sociale, car elle est une femme plus moderne que Kurimoto.
Il est clairement dit dans le texte qu’elle ne semble guère être aussi à l’aise
dans les tenues traditionnelles japonaises que dans les tenues occidentales de
l’époque. «Yukiko, dans ce cadre, lui avait fait l’effet d’une jeune personne
habituée à vivre à l’occidentale, qui ne revêt qu’à l’occasion le costume
japonais et ne reprend que par exception le jeu des formes traditionnelles»[20].
Cette jeune fille considère la cérémonie du thé comme étant un événement
traditionnel et formel qui est nécessaire dans sa vie de jeune célibataire à
marier afin de pouvoir rencontrer un homme. C’est d’ailleurs de cette façon
qu’elle rencontre Kikuji, à l’occasion d’une séance de thé organisée par
Kurimoto.
À cette même séance, Kikuji avait
également rencontré l’ancienne maîtresse de son père, Mme Otta, et sa
fille. Ces cérémonies de thé étant ouvertes à tous sans exception, elles ont
donc pu s’inviter sans trop de gêne. Une connexion entre Mme Otta et le
thé est remarquée à travers tous les objets précieux qui ont traversé les
générations avant d’atterrir dans les mains de cette dernière. En effet, son
défunt mari était un homme possédant de nombreuses reliques de tasses à thé,
par exemple, ayant servi à divers maîtres de thé. Ces ustensiles de grande
valeur, elle et sa fille, Fumiko, ne s’en départissent pas sans un certain
regret, toutefois, si elles désirent donner un pareil objet, elles le font dans
l’optique d’extérioriser leurs émotions : soit une appréciation, un
remords, ou même de l’amour. Les ustensiles à thé ont une grande valeur s’ils
possèdent un vécu, ainsi, donner un objet si précieux doit venir du fond du
cœur et non par obligation. C’est ce que fait Fumiko lorsqu’elle donne à Kikuji
un vase, en échange de l’appréciation qu’elle éprouve pour cet homme. «Si le
vase vous plaît, permettez-moi de vous l’offrir en mémoire de ma mère»[21].
Ce geste surprend Kikuji, mais le ravit tout de même. C’est un cadeau
inestimable.
Les différences sociales que le thé
apporte entre les œuvres de Kawabata et d’Inoué
En somme, le thé influence
différemment les liens entre les divers personnages. La cérémonie du thé est
considérée comme étant une esthétique de vie, pratiquement une religion dans Le
Maître de thé. Toute l’histoire est centrée sur les réflexions d’un homme
de thé qui lui-même songe aux réflexions de son défunt maître. Ainsi, le rituel
de la cérémonie du thé est sacré et rien ne vient déroger aux normes de ce
rituel. Ce dernier affecte tous les aspects de la vie, autant privée que commune.
Cette voie apporte un respect venant de la part d’autrui, car suivre la voie du
thé implique un choix. Ce même aspect de respect est perceptible dans Nuée
d’oiseaux blancs avec de légères variantes. Le thé fait partie de la vie de
Chikako depuis toujours et ses connaissances dans cet art sont grandes et c’est
pourquoi ses élèves et ses invités la respectent autant. Toutefois, elle
n’aspire pas à ne vivre que pour le thé comme Rikyû, le respect qu’elle
provoque vient de ses connaissances. Les liens qu’ont créés les personnages des
deux romans grâce au thé démontrent également l’impact important que recèle ce culte
dans la société nippone. Pour ce qui est de Nuée d’Oiseaux blancs, ce
n’est plus tout à fait une cérémonie du thé comme dans les normes. Kawabata a
représenté dans cette œuvre les cérémonies de thé comme faisant partie de
l’éducation mondaine des jeunes filles japonaises[22].
C’est exactement cette facette mondaine qui est illustrée avec les quelques
rituels de thé pratiqués par ou pour Kikuji.
Avant, cette cérémonie était utilisée
afin de parvenir à des compromis et d’éviter d’inutiles batailles entre
Japonais et entre différentes parties (entre autres choses). Mais au 20e
siècle, la cérémonie du thé, quoiqu’elle ait gardé sa place très importante
dans la culture japonaise, a une moins grande influence dans les décisions
importantes du pays que celle qu’elle
possédait auparavant, tout en ayant un plus grand impact dans la vie privée.
2. L’art du thé : une esthétique ou
des convenances?
Le théisme est basé sur
différentes religions qui se propagèrent tout d’abord en Chine et par la suite
au Japon. Les principes du taoïsme et du bouddhisme zen y sont retrouvés. Le
taoïsme a fourni la base des principes du théisme et le bouddhisme zen les a
rendus pratiques[23]. De cette façon, la voie du thé est devenue
une route austère par sa pauvreté matérielle, mais remplie de bénéfices
intellectuels et spirituels qui compensent les adeptes pour les exigences de
cette éthique. Il est proclamé que le théisme est «l’art de cacher la beauté
que l’on est capable de découvrir, et de suggérer celle que l’on n’ose pas
révéler...»[24].
Il faut dépouiller notre environnement et nos pensées de tout ce qui est
superficiel, tout en s’assurant de trouver dans cet espace une source à notre
réflexion. Le dépouillement est un principe fondamental à ces deux religions
qui ont apporté différentes facettes au rituel tout comme le WA (harmonie, le
SEI (pureté), le JAKU (sérénité) et le KEI (respect) qui constituent également
des principes majeurs enseignés par le bouddhisme zen et le taoïsme. Il y a
également le WABI, qui exprime le goût pour la simplicité et la sobriété qui
est nécessaire à un maître de thé s’il veut pouvoir être digne de ce titre[25]. Longtemps la société japonaise a centré son
attention sur les samouraïs qui représentaient certes la gloire, mais également
la mort, la fin de la vie, tandis que le rituel du thé, lui, veut glorifier la
vie. Il veut glorifier tout ce qui respire, autant les plus petites choses que
les grandes, c’est une pensée sans jugements qui se veut dépouillée de toutes
pensées égoïstes[26]. Non seulement c’est la religion de l’art de
vivre, mais c’est également une esthétique et un art. C’est un art qui a
influencé les moindres branches de la société[27].
Le thé, un mode de vie pour Inoué
Dans Le Maître de thé, les
hommes qui prennent place dans l’histoire ont tous une relation particulière
avec cette cérémonie. Pour eux, le thé n’est pas une simple rencontre sociale,
c’est un cheminement dans la vie, une façon de voir cette dernière. Tout au
long du récit, le moine Honkakubo qui fut le disciple de Rikyû durant vingt
années se demande pourquoi son maître
s’est suicidé par seppuku. Cette question, il n’est pas le seul à la soulever.
Monsieur Oribe lui aussi affirme se poser sans cesse cette question. Ils ne
comprennent pas pourquoi un homme tel que Rikyû, si puissant et si clairvoyant,
n’a pu sinon présager que l’empereur lui demanderait de se suicider, du moins
demander à l’empereur sa grâce puisqu’il faisait partie des favoris de ce
dernier. Monsieur Oribe finit par mourir de la même façon que Rikyû, laissant
encore plus perplexe Honkakubo dans son cheminement de pensée. Mais à quelles
conclusions a bien pu arriver Oribe afin de commettre le suicide à son tour?
Finalement, il comprend que la voie du maître de thé passe par la
dématérialisation. Tout ce qui est physique ne doit plus importer et donc à un
certain niveau, le corps ne devient qu’une enveloppe charnelle.
Ce n’est que vers la fin de sa vie
qu’Honkakubo comprend la profondeur de l’investissement que requiert le fait
d’être un maître de thé. Il comprend également que cette prise de conscience se
produit seulement lorsque l’homme de thé sent sa fin approcher. Chaque homme de
thé a sa propre voie et certaines les mènent à la mort plus rapidement que d’autres,
mais tous ont ce point en commun : ils respectent l’esthétique du thé, ils
vivent selon ses normes et diffusent ses principes. Pour certains, le théisme
est l'énergie qui les nourrit, l'oxygène qu'ils respirent, c'est ce à quoi ils
aspirent chaque minute de leur vie. Rendus à un certain point, ils finissent
même par y penser en rêve, et à ce moment, rester sur la voie du thé n’est plus
un combat, mais uniquement une voie. Comme le dit Honkakubo à la fin de
l’œuvre, lorsqu’il sent sa fin approcher, « Ils découvrirent ce qui est le plus
important pour l’homme de thé : préparer sereinement le thé, laisser faire
le destin et ne pas tenter d’y échapper»[28].
Pour les maîtres de thé, la cérémonie du thé est sacrée et en faire son
gagne-pain devient une inévitable fatalité qui les peine. C’est ce qu’explique
Monsieur Soji, le disciple de Rikyû, dans son manuscrit où il raconte sa vie
d’homme de thé. «C’est une fatalité regrettable que celle de Sôeki, la mienne
et celle de tous les autres : faire de la cérémonie du thé notre
gagne-pain.»[29].
Ce pléonasme met l’emphase sur le regret qu’occasionne la vente des services
d’un maître de thé.
Bols à thé de forme Raku |
Le thé, un événement mondain pour
Kawabata
Dans Nuée d’oiseaux blancs, la
cérémonie du thé est un événement mondain que toute jeune fille de la haute
société japonaise doit fréquenter. Elles apprennent tout ce qui a trait au
rituel du thé et aux relations entre hôte et invité[33].
Mme Chikako n’est pas un maître de thé, mais plutôt une professeure de thé.
Elle tente de transmettre cet art aux jeunes filles de bonne naissance qui ne
demandent qu'à assimiler son savoir. Ce que Chikako transmet à ses élèves,
c’est en majeure partie l’aspect
matériel de la cérémonie du thé. Elle leur apprend à reconnaître tous les
ustensiles, à les utiliser et à comprendre leur beauté. Ces jeunes filles
l’écoutent et tentent d’apprendre le plus possible comment discuter de
l’appréciation d’une pièce. Lorsque Chikako discourt dans Nuée d’Oiseaux
blancs sur la beauté des ustensiles et leur histoire, les jeunes filles se
taisent et l’écoutent. «Comme le veut l’usage, maintenant que la séance de thé
touchait à sa fin, on passa à ce qu’on appelle l’appréciation des pièces,
c’est-à-dire à la contemplation savante des objets d’art choisis pour la
réunion»[34].
La couleur du thé dans la tasse, les reflets de la lumière sur les rebords, la
géométrie de l’ustensile, sa texture, ses imperfections, bref tout cela est
sujet de conversation. En tant qu’étudiantes de Chikako, les jeunes filles
apprennent également les étapes à suivre dans une cérémonie du thé. Comment
rincer la tasse après chaque utilisation, avec quel linge l’essuyer, comment
préparer le thé et comment le servir aux invités. Il faut avoir l’air
impassible, ne pas laisser paraître la pression qui pèse, car tout doit être
impeccable dans une cérémonie de thé et chaque erreur est considérée comme de
la non-prévoyance de la part de l’hôte[35].
Un bon maître de thé doit être
également en constante écoute de ses invités[36].
Ainsi, si un invité fait une requête même inattendue, le maître de thé doit
être en mesure de répondre aux besoins de la personne. De ce fait, lorsque
Mme Otta demande à goûter le thé dans la même tasse que Kikuji, Mlle
Inamura n’a pas le choix de répondre à sa requête même si cette demande indigne
Chikako et Kikuji. Ce dernier affirme qu’il «souffrait de voir sa fille
[Fumiko] garder si douloureusement les yeux baissés.»[37]
Cette métaphore où Fumiko baisse les yeux sous l’effet de la gêne que lui
occasionne la requête de sa mère met l’accent sur la honte que provoque Mme.
Otta chez kikuji, car c’est ce dernier qui associe le geste de Fumiko à la
honte. Pour lui, ce sentiment s’apparente à de la douleur et il compatit avec
la pauvre.
L’esthétique du thé versus la
profession du thé
La comparaison de ces deux œuvres
permet rapidement de conclure qu’elles reflètent deux facettes bien différentes
du rituel du thé. Tout d’abord, les valeurs véhiculées dans les deux romans
sont très différentes. L’œuvre d’Inoué parle plutôt de simplicité, de
sincérité, de respect et d’harmonie. Toutes ces valeurs sont clairement
identifiées et transparaissent à travers tout le récit. Un dépouillement
faisant référence à une simplicité à travers la façon de vivre du moine
Honkakubo est remarqué, mais aussi une recherche de la vérité qui constitue la
quête de cet homme tout au long du récit. Ces valeurs qui rejoignent
profondément le principe que le thé est un art de vivre contrastant avec celles
ressorties d’une lecture de Nuée d’oiseaux blancs qui semblent plutôt
rejoindre le côté superficiel du rituel. Dans cette deuxième œuvre plus
récente, la cérémonie du thé pourrait être une manigance afin d’accomplir un
dessein éventuel, qui dans ce cas, serait le mariage de kikuji et Mlle Inamura.
Les rencontres qui se font autour d’une tasse de thé dans l’œuvre de Kawabata
sont constamment organisées, ou tout du moins fortement suggérées, par un tiers
parti (Chikako). Dans cette optique, la cérémonie du thé perd de son caractère
sacré de sincérité, car il devient la raison d’une rencontre mondaine[38].
3. La thématique de la mort
La mort est un thème
récurrent dans la culture japonaise, peu importe le domaine traité. Les
Japonais respectent depuis des siècles
les morts et de nombreuses coutumes sont reliées à ces derniers. Pour
eux, il est important de se rappeler l’existence de leurs ancêtres et de ne pas
porter atteinte à l’honneur qu’ils leur ont transmis.
La mort pouvait également être un
moyen de sauver son honneur et celui de son nom lors d’un échec (souvent à la
fin d’une bataille), c’est ce qu’on appelle un seppuku. Un seppuku est un
suicide japonais effectué à la base par les samouraïs uniquement, mais très
vite certains nobles commencèrent également à le pratiquer. Il existait même la
tradition dans le Japon féodal de s’enlever la vie par seppuku afin de suivre
dans la mort son seigneur. Bref, la mort faisait partie intégrante de la vie
des hommes de haut rang.
Cette notion de mort est grandement
évoquée dans les deux ouvrages de Kawabata et Inoué et cela sous diverses
formes. Chaque auteur a montré une facette différente de la mort à travers un
cheminement psychologique de leurs personnages bien différents.
La mort et le thé chez Inoué
Dans Le maître de thé, la mort
est très présente. Non seulement tout au long du livre les conversations entre
Honkakubo et le fantôme de son défunt maître qu’il imagine nous sont relatées,
mais par surcroît tous ceux avec lesquels Honkakubo prend un thé finissent par
mourir. Monsieur Tôyôbô, Monsieur Oribe, Monsieur Kokeï et bien d’autres. Tous
les hommes de thé de l’époque semblent s’évanouir dans la nuit, comme l’a si
bien fait Rikyû.
Cette
mort apporte un état de conscience différent chez Honkakubo et Rikyû. Honkakubo
voit la mort comme une énigme dont il tente de découvrir la vérité à tout prix.
C’est ce qu’il tente de faire véritablement tout au long de l’histoire,
comprendre la mort de son maître. Pourquoi Rikyû s’est-il suicidé s’il avait le
choix? Pourquoi ne pas avoir tenté de
négocier avec l’empereur afin d’avoir la vie sauve? Ces questions le
taraudent et l’empêchent de comprendre la philosophie de son défunt maître. Il
s’obstine à tenter de comprendre LE secret et il cherche constamment. Que ce
soit avec Monsieur Tôyôbô ou encore avec Monsieur Oribe ou un autre
interlocuteur, le moine se retrouve constamment en train de discuter de cette
question.
Cette lecture mène finalement à la
conclusion ultime que la voie du thé est intimement liée à la mort, car suivre
la voie du thé mène à la mort. On remarque ce principe à travers la métaphore
du chemin triste et glacé que constitue la voie du thé et qui se poursuit dans
l’au-delà. «Un long chemin de gravier qui se déroulait, triste et glacé.»[39]
Cette compréhension nous vient d’ailleurs de la même certitude qui finit par
apparaître à Honkakubo, des dizaines d’années après Rikyû. Cette mort n’est pas
une ennemie lorsque l'on suit la voie du thé. La voie du thé est une esthétique
de vie, une façon d’expliquer tout ce qui se produit autour de soi. Rikyû se
suicide à la méthode seppuku dans le roman, cependant, les interlocuteurs
d’Honkakubo tout au long du récit semblent penser qu’il avait cherché cette
mort. « On parle beaucoup de la raison pour laquelle Rikyû a reçu l’ordre de se
donner la mort, mais en fin de compte, est-ce qu’on ne pourrait pas dire que
c’est lui-même qui l’a attiré?»[40].
Tôyôbô qui a exprimé cette opinion a également affirmé que Rikyû était le seul
homme à être parvenu à «toujours garder en son cœur l’esprit du thé»[41].
Cette notion d’avoir adhérer complètement à la voie du thé semble avoir mené
Rikyû à la mort, car elle avait changé sa façon de voir la vie. Lorsque
l’empereur lui demande de s’exiler, le déshonneur que cela engendrait à son nom
imposait le suicide. Maître Rikyû aurait pu demander grâce et vivre, selon
Honkakubo. Cependant, il ne l’a pas fait, car une certitude l’habitait et
dirigeait ses actions : « […] ce qui est le plus important pour l’homme de
thé : préparer sereinement le thé, laisser faire le destin et ne pas
tenter d’y échapper»[42].
En somme, dans Le Maître de thé,
la mort est un thème inévitablement lié avec le thé. Un élément particulier est
le fait que l’on imagine la vie après la mort, Rikyû qui continue de parler
avec Honkakubo et le long chemin sur lequel marche le maître d’Honkakubo et sur
lequel ce dernier l’a accompagné au début. Cette continuation après la mort
pourrait découler du fait qu’Honkakubo est un homme de thé qui, dans les
principes même de cette esthétique, croit en la vie après la mort.
Le thé et la mort chez Kawabata
Dans Nuée d’oiseaux blancs,
Kikuji ne cesse d’être confronté à la mort et le thé engendre une forme de
réconfort. Cependant, ce n'est pas sa propre mort qu'il doit affronter, mais
celle de tous ceux pour qui il ressent un attachement. Considérant que le père
de Kikuji et sa mère sont tous deux morts, laissant ce dernier seul au monde,
quoiqu’étant un adulte, on peut anticiper que forcément ces disparitions ont
créé un vide. Soit, le vide laissé par le père. Lorsque Chikako fait le ménage
du chashitsu appartenant au défunt père, Kikuji se rappelle qu’il n’y a pas mis
les pieds depuis la mort de ce dernier. «Le petit pavillon et sa chambre de thé
étaient restés sans emploi depuis la mort du père de Kikuji. […] Kikuji,
d’ailleurs, n’aimait guère laisser sa mère s’isoler là-bas, à ressasser il ne
savait trop quelles sombres pensées. Inquiet, il avait eu plusieurs fois envie
d’aller l’y rejoindre; mais il n’avait jamais osé»[43].
Kikuji ressentait un réel manque à l’égard de son père, ne supportant pas
l’idée de se trouver dans une chambre de thé qui lui rappelait trop de
souvenirs de son paternel. Ce manque crée forcément un besoin de compagnie
auquel la cérémonie du thé répond. Ainsi, la mort crée le besoin et les
cérémonies de thé comblent ce besoin.
La thématique de la mort est
importante pour Kawabata peu importe les œuvres dont il est question. Cet écrivain est réputé pour son obsession à
intégrer deux couleurs bien symboliques au Japon : le rouge et le blanc.
Le rouge signifie le désir, la vie, l’intérieur des corps et le sang qui peut
être associé à la mort. Le blanc quant à lui est la couleur de la pureté, et de
la mort, c’est la couleur rituelle du deuil et celle de la peau[44].
Ces deux couleurs mortuaires sont inextricablement liées dans tout récit. Dans Nuée
d’oiseaux blancs, elles sont présentes sous forme de kimonos à motif, de
fleurs et même dans le titre. C’est pendant les cérémonies de thé, entre
autres, que l’utilisation du rouge est flagrante. Lorsque Yukiko sert le thé,
Kikuji est en émerveillement devant cette jeune fille et il la décrit avec ces
deux couleurs. «À chacun de ses gestes, on eût dit une rose rouge
s’épanouissant. Autour d’elle, c’était comme le vol de mille petits oiseaux
blancs»[45]. Chaque fois qu’il est question d’une
cérémonie de thé, il y a ces deux couleurs mortuaires qui apparaissent
couramment, comme ici, sous forme de métaphore ou de comparaison. Il est connu
que Kawabata affectionnait particulièrement cette thématique et qu’il usait de
ces couleurs afin d’intégrer la mort à travers toutes ces œuvres. En ayant
associé les cérémonies du thé et ces couleurs, il a associé ces dernières à
l’achèvement de la vie.
Le thé et la mort, un chemin ou un
ensemble?
Peu importe l’œuvre analysée, les
deux se confondent en une certitude quant à la thématique de la mort : la
mort fait partie de la voie du thé. Que ce soit par pur choix comme l’a choisi
Rikyû avec le seppuku ou encore par mort naturelle comme celle des parents de
Kikuji. Dans les deux œuvres, la mort ne constitue pas en soi une fin. De son
côté, Honkakubo discute avec son défunt maître dans ses rêves et va même
jusqu’à le suivre sur son propre chemin de mort. Pour sa part, Kikuji tente de
se fondre dans l’image que se fait de lui l’ancienne maîtresse de son père,
Mme Otta, qui confond tout au long du roman père et fils.
En conclusion, Kawabata et Inoué ont
tous deux écrit des œuvres représentant à merveille le thé à travers la culture
japonaise. C’est avec aisance qu’on comprend à quel point un maître de thé
possède le respect de tous, peu importe l’époque. Cependant, il est constaté
qu’au 16e siècle la voie du thé était plutôt une esthétique, un mode
de vie, tandis qu’au 20e siècle, le rituel du thé était devenu un
événement mondain. Toutefois, dans les deux époques, c’était un art qui a
influencé toutes les facettes de la vie des Japonais. Cet art a non seulement
aidé à établir de nombreux liens dans la société entre différentes générations,
mais il a également aidé à vaincre la mort comme étant une fin, car la voie du
thé se poursuit bien après la mort…
Il serait intéressant de comparer la
voie du thé japonais avec la vision qu’ont les Britanniques de cette infusion.
Le thé, pour les Japonais constitue un rituel, une cérémonie, voir même une
esthétique, tandis que pour les Britanniques, cette infusion est une tradition
instaurée de laquelle on use abondamment pour relaxer, discuter et faire de
nouvelles rencontres, sans toutefois avoir les contraintes imposées par le
rituel japonais. On remarque cependant des similarités entre ces deux
traditions différentes, car pour ces deux sociétés, boire le thé est signe de
bonne éducation, à la base du moins, et est utilisée comme raison de
rassemblement.
Médiagraphie
Périodiques
1. Bibily, Carole, « Naufrage», Le Monde, 26 mars
2004, p.5 (consulté sur Eureka le
4 février 2012).
2. Ceccatty, Rene de, «Le sabre et le thé» Le Monde,
4 juillet 1998, p.5 (consulté sur Eureka le 4 février 2012).
3. Ceccatty, Rene de, « Vagues», Le Monde, 8 juin
2011, p.4 (consulté le 4 février 2012).
4. Cressard, Armelle, «Radio FRANCE-CULTURE :
FICTION Œdipe et liaisons dangereuses», Le Monde, 28 novembre 1994, p.31
(consulté le 4 février sur Eureka).
5. Dagenais, Gilles, «Humeurs d’automne, jardin de thé», Le
Devoir, 18 septembre 1998, p. B2
(consulté le 4 février sur Eureka).
6. Franchini, Philippe, « Le rêve de Confucius», L’express,
4 février 1993, p. 107 (consulté sur Eureka le 4 février 2012).
7. Giguère, Suzanne, «Le bâtisseur de songes», Le
Devoir, 6 octobre 2007, p.F2 (consulté sur Eureka le 4 février 2012).
8. Gironnay, Sophie, « Nippon ni pommes», L’actualité,
1 mai 2012, p. 77 (consulté le 4 février 2012).
9. Granon, François, « Yasushi Inoué- Le Maître de thé», Télérama,
23 août 2003, p.21 (consulté le 4 février 2012).
10. Huglo, Marie-Pascale, «Une barque de pêche flambait…»,
Contre-jour, N°7, 2005, p. 111-119 (consulté sur Érudit le 4 février
2012).
11. Margerie, Diane de, « Yasushi Inoué : un défi
mortel», Le Figaro Littéraire, 3 décembre 1998, p.1 (consulté le 4
février 2012).
12. Martinoir, Françine de, « Bibliographie», La Croix,
15 juillet 1999, p.17 (consulté sur Eureka le 4 février 2012).
13. Méchoulan, Éric, «Les ratés du faussaire», Contre-jour,
N°7, 2005, p. 149-153 (consulté sur Érudit le 4 février 2012).
14. [S.N], «Yasunari Kawabata», 19 novembre 2008 dans Evene,
[article en ligne], France, [http://www.evene.fr/], (consulté sur Eureka le 4
février 2012).
15. Rocheville, Sarah, «Grammaire du suicide», Contre-jour,
N°7, 2005, p. 131-136 (consulté sur Érudit le 4 février 2012).
16. Rolin, Olivier, «Kawabata, un homme complètement
tordu», Le Monde, 28 août 1999,
p. 10 (consulté sur Eureka le 4 février 2012).
17. Sicotte, Geneviève, «Le repas dans le romand du XIXe
siècle en France», Québec français, N°126, 2002, p.136-142 (consulté le
20 février 2012 sur Érudit).
18. Tokata, Junichiro, « Du thé comme calligraphie de
l’instant», Contre-jour, N°7, 2005, p.121-129 (consulté sur Érudit le 4
février 2012).
Livres
1. Armand, Franck, La cérémonie du thé - Un art de la
relation, Éditions Jean-Cyrille Godefroy, 2010, 123 pages.
2. Okakura, Kakuzo, Le
livre du thé, Paris, Éditions Payot & Rivages, 2004, 101 pages.
3. Inoué, Yasushi, Le maître du thé, Paris,
Éditions Stock, 2010, 232p.
4. Kawabata, Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs,
Éditions Rombaldi, Paris, 1970, 197.
Documents
électroniques
1.
Wissotzki, The history of tea, [En ligne], [http://www.wtea.com/about-tea_history.aspx],
(site consulté le 26 mai 2012).
[1]
Okakura, Kakuzo, Le livre du thé, p. 11.
[2] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.45.
[3] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.49.
[4] Wissotzki, The history of tea.
[5] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.49.
[6] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.49.
[7] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.14.
[8] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.191.
[9] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.14.
[10] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.24.
[11] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.58.
[12]Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.71.
[13] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.70.
[14] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p78.
[15] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.25.
[16] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de
la relation, p.45.
[17] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.58.
[18] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.56.
[19] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.90.
[20] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.90.
[21] Yasushi Inoué, Le maître de thé,
p.109.
[22]
La vie et l’œuvre de Yasunari Kawabata, p.23.
[23]
Okakura, Kakuzo, Le livre du thé, p.35.
[24]
Okakura, Kakuzo, Le livre du thé, p.23.
[25] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de
la relation, p.100.
[26]
Okakura, Kakuzo, Le livre du thé, p.12.
[27]
Okakura, Kakuzo, Le livre du thé, p.90.
[28]Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.228.
[29] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.81.
[30] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.28.
[31] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de
la relation, p.52.
[32] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.98.
[33]
La vie et l’œuvre de Yasunari Kawabata, p.23.
[34] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.59.
[35] Strömberg,
Dr Kjell, La vie et l’œuvre de Yasunari
Kawabata, p.23.
[36] Armand,
Franck, La cérémonie du thé Un art de la relation, p.11.
[37] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.58.
[38] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.23.
[39] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.199.
[40] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.25.
[41] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé,
p.29.
[42] Inoué,
Yasushi, Le maître de thé, p.229.
[43] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.80.
[44] Martinoir,
Françine de, Bibliographie, p.17.
[45] Kawabata,
Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, p.58.